Damon s'en alla dans sa cuisine (qui ne devait pas servir souvent au vue de son régime alimentaire) et n'en revint pas avant un petit moment. Rose en conclut qu'il avait eu à se crever la tête jusqu'à l'os pour trouver quoi lui offrir. Elle sourit.
Quoi? c'était si dur que ça de trouver quoi offrir à une jeune fille? Même un vampire devait savoir qu'elle aimerait au moins un verre d'eaU... Si toute fois il se souvenait que les à humains... Rose sourit de plus belle cette pensée. Elle imaginait très bien l'Apollon en pleine perdition devant son frigo...
Et quand on parlait du loup... justement Damon revint avec du Fanta qu'il proposa à la jeune fille tout en précisant qu'il avait autre chose au cas où elle n'aimait pas cette boisson trop orange pour être très naturelle...

- C'est parfait. Merci Damon. Je n'ai pas bu ce truc depuis.... six mois voire un an. Un peu plus et j'oubliais que ça existait... Cela dit, je n'aurais rien eu contre un petit verre de sang frais...

Rose rit de sa blague plutôt nulle puis reprit :

- Je rigole. Pour le moment, je préfère les boissons humaines ET je ne voudrais pas que tu tues quelqu'un pour me satisfaire.

Rose déclara que le Fanta, c’était parfait. Si elle le disait, c’était surement vrai. Elle rajouta même qu’elle buvait cette boisson à la canette orangée une fois tous les six mois. Ah bah raison de plus pour l’accepter alors ! Damon était content d’avoir choisit un truc qui n’était pas dans les coutumes de consommation de Belle Amie.
Cependant, il ouvrit la canette pour verser le contenu dans le verre quand il entendit la fin de la phrase de Rose qui le bloqua. Comment ça elle voulait du sang frais ? Il releva la tête surpris par cette demande puis Belle Amie se mit à rire tout en déclarant qu’elle plaisantait et qu’elle préférait les boissons humaines. Puis elle ajouta qu’elle ne voulait surtout pas qu’il tue quelqu’un pour satisfaire ses désirs de futur vampire.

« Toute façon, c’était non dès le départ ! »

Et puis, il était hors de question qu’il ramène un cadavre chez lui. Il en ferait quoi après ? Le sang, ça tache, alors s’il en mettait sur le canapé, bonjour les dégâts ; et puis, ça pourrit vite et ça empeste plus qu’autre chose. Non, les cadavres, il les laissait dehors.
Il versa le Fanta dans le verre qu’il tendit à Belle Amie.

« Santé ! »

La réaction de Damon ne surprit pas Rose. Franchement, qui a envie de s'embarasser d'un cadavre dans son joli salon pour satisfaire la lubie stupide que quelqu'un? personne, bien sur.
Damon était trop poli, trop tout en fait pour tuer quelqu'un pour les beau yeux (ou pas) de Belle Amie. Sans compter qu'elle ne voulait pas boire de sang. Elle aait seulement tenu à voir la réaction de Damon et elle devait avouer que celle ci l'avait bien amusée.

- J'espère bien que tu ne tueras jamais personne pour mes beau yeux, reprit Rose. Cependant, tu as le droit de les tuer s'ils me font du mal et tu peux même les manger. Je n'ai rien contre le fait que mon ange gardien me protège...

Rose sourit et avala une gorgée bien fraiche de Fanta. Elle se rappela alors qu'elle aimait cette boisson. Elle décida même d'en boire plus souvent. Puis, elle regarda a nouveau Damon droit dans les yeux (elle adorait se plonger dans ce superbe regard pourtant dur à soutenir) et reprit:

- A propos, je peux te donner le nom de gens à tuer? Bon,; ils sont a Londres mais...

"Attends, songea Rose, masi pourquoi je dis ça? J'en ai jamais parlé et voilà que... Mais c'est Damon en même temps et çame ferait ^peut être du bien de parler..."

- Laisse tomber... je m'égare là. Je dois plus avoir besoin de me confier que je ne veux bien le croire on dirait... Cela dit, si tu veux les tuer, je te laisserai faire.

Rose regarda Damon, attendant une réaction. Elle se demandait encore ce qui lui avait prit de dire une chose pareille.

Damon s’assit à côté de Belle Amie quand elle déclara qu’elle espérait qu’il ne tuerait jamais personne pour elle, sauf en cas de besoin comme par exemple si elle se faisait attaquer. Cette remarque fit sourire notre beau vampire quand elle lui donna la permission de manger ses éventuels agresseurs.

« J’en prend bonne note ! »

Il la regarda boire son Fanta quand elle le regarda son tour tout en lui demandant si elle pouvait lui donner le nom de personnes à tuer. Elle déclara qu’ils étaient à Londres puis se stoppa. Ces derniers mots tiquèrent dans l’esprit de Damon. De quoi voulait-elle parler. Il fronça quelque peu des sourcils. Belle Amie ne disait plus rien. Ca c’était étrange… Vraiment très étrange !
Il s’apprêta à lui demander ce qu’il y avait mais elle reprit la parole aussi sec en lui demandant de laisser tomber tout en sous-entendant qu’elle avait besoin de se confier.

« Qu’est-ce qu’il t’est arrivé ? »

Bizarrement, il sentit un besoin incroyable de savoir ce qui était arrivée à Belle Amie. Il voulait qu’elle lui dise pourquoi elle tenait à ce que des personnes meurent. On ne désire pas la mort que quelqu’un comme ça, parce qu’on a envie, ça Damon le savait très bien.

"Flûte et zut, songea Rose en constatant qu'elle en avait un peu trop dit sur Londres. Maintenant, il ne va plus me lâcher avec ça... Bravo, jeune fille..."

En effet, Rose s'était jurée de ne jamais plus parler de ce qui c'était passé à Londres. Ce qui arrivait à Londres, restait à Londres, tel était son credo. Mais avec Damon, il semblait qu'il n'avait plus lieu d'être.
En effet, Rose se sentait plus que jamais en confiance avec ce vampire. C'était relativement curieux quand on pensait qu'il avait voulu la manger moins de douze heures aparavant. Oui, la jeune fille devait avoir un côté sado qu'elle ignorait.
Pour se rafraichir les idées, elle avala une nouvelle gorgée de Fanta. Elle ne savait pas quoi faire. Certes, parler la soulagerait surement. Mais cela impliquerait un gros besoin de câlin et une tonne de larmes, voire plus. Damon ne devait pas être friand de ce genre de choses, sans compter qu'elle n'avait même pas osé en parler avec Réza.
Malheureusement, Rose en avait trop dit pour espérer lui faire croire qu'il ne s'était rien passé à Londres. Après tout, tout le monde savait que Rose n'était pas venue s'enterrer à Forks par hasard. Elle avait tout de meme quitter son continent de naissance...
Rose prit une grande respiration, avala une nouvelle gorgée de soda et reprit en cherchant bien ses mots :

- Damon... je n'ai jamais parlé de ça à personne depuis... depuis que j'ai vu les flics l'an dernier. je ne voulais pas mettre ça sur le tapis. Je sais que je vais pleurer si on en parle. Tu as beau être le vampire manguer d'humains le plus gentil après Réza, je doute que tu sois un nounours qui a pour habitude consoler les jeunes filles. Je dirais seulement que des garçons... plutôt des fils de... mais passons les détails, m'ont fait pas mal de mal. On m'en a toujours fait mais là c'était plus que des rumeurs ou des surnoms...

Rose se tut. Son regard se perdit dans le vide. Finalement, ça n'avait pas été si dur de parler à Damon. Rose en était presque soulagée. Et elle ne pouvait pas cacher que la perspecive que Damon liquide ces types lui plaisait.
Belle Amie ne lui demanderait jamais vraiment de le faire, mais elle ne lui en tiendrait pas rigueur si l'envie lui prenait de le faire.

HS : tu es en passes de découvrir le secret qui a poussé Rose à quitter Londres.

HS : Oh ! Quel honneur !

Damon avait mis le doigt sur ce qui n’allait pas. A en voir le visage de Rose, elle s’en voulait d’avoir trop parlé. Il ne dit rien et laissa le silence s’installer. Après tout, si Belle Amie voulait en parler, elle le ferait d’elle-même. Mais si elle refusait, il serait contraint de le lui arracher avec son don. Il n’en faisait pas usage souvent, mais là, c’était trop tard, si on avait fait du mal à Rose, il voulait savoir, c’était plus fort que lui. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il avait découvert en Belle Amie le sens du mot amitié. Et maintenant qu’elle était son amie, il avait compris que les amis, c’était précieux. Encore plus que n’importe quelle richesse au monde.

Le silence devint long, trop long pour Damon que n’était pas forcement de nature très patiente. Il la regarda dans l’espoir de la lancer avant de lui reposer sa question sur ce qui lui était arrivé. Rose continua à boire son Fanta en regardant droit devant elle. Il ouvrit la bouche pour reposer une deuxième fois sa question quand la voix de Belle Amie se fit entendre.
Elle déclara qu’elle n’en avait jamais parlé à personne et ça faisait un an qu’elle se baladait avec cette histoire sur la conscience. Là, d’un coup, Damon se mit à l’admirer. Il fallait du courage pour garder pour soit un lourd secret à en juger le son de la voix de Rose. Elle déclara qu’elle allait pleurer si elle en allait et qu’elle doutait fortement qu’il la prenne dans ses bras pour la consoler. Là pour le coup, elle marquait un point, mais ça lui fit bizarre qu’elle lui dise ça. C’est vrai quoi, il pouvait être gentil quand il voulait, non ?
Puis enfin, elle lui annonça que les personnes, des garçons en réalité, lui avait fait subir plus que d’habitude. A en juger ce qu’elle racontait, elle subissait des moqueries sans cesse, mais ce qu’elle avait vécu surpassait ça.
Damon lui prit la main et la regarda dans les yeux (sans l’hypnotiser !)

« Je veux que tu me racontes. Et si tu pleures, je serais là. »

- Oh, je n'en doute pas, soupira Rose. Tu seras toujours là pour moi, on dirait. C'est très généreux de ta part, Damon. Merci mais ça aussi ça va me faire chialer, si ça continue. Je ne crois pas que je mérite toute cette attention. Mais je sais que j'aurais mieux fait de me taire. D'une certaine façon, du moins.

Rose vida son verre. Le liquide la glaça toute entière. Elle profita de cette pause dans sa longue tirade pour trouver quoi dire et comment le dire. Belle Amie ne voulait pas de pitié et encore moins mettre Damon mal à l'aise. Bien que la jeune fille sentait qu'il avait un coeur énorme, elle se doutait bien qu'il n'était pas habitué aux larmes et aux câlins. or, Rose était une sacrée fontaine quand elle le voulait, que ce soit devant "Titanic" ou pour un problème réel.
Cependant, elle ne pouvait plus faire machine arrière. C'était là tout le problème avec les ge,s qu'on apréciait un peu trop : on se confiait trop facilement. Cela dit, Rose était aussi connue pour être une sacrée piplette et qu'elle ait tenu tout ce temps tenait du miracle. Finalement, elle avait peut être besoin de tout balancer à un autre qu'un flic...
Mais le problème restait toujours le même : comment parler à Damon sans lui donner des envies de meurtre et sans trop rouvrir la plaie béante dans la poitrine de Rose? La jeune fille ne savait pas. Elle avait beau retourné la question cent mille fois dans sa tête, elle ne trouvait pas moyen d"éviter les larmes. Respirant un bon coup, la jeune fille reprit sa triste histoire puisque Damon la saurait de toute façon, hypnose ou pas :

- Je suis réputée pour avoir la poisse. Mais ça, tu le sais déjà. L'an dernier j'étais raide dingue d'un type. Vraiment folle de lui. Une autre preuve de mon trop plein de romantisme. Enfin bref, le type ne m'aimait mais, ça je ne le voyais pas. Je croyais que nosu étions amis... Alors je ne me suis pas méfier quand il m'a demandée de passer chez lui, un soir. J'y suis allée et.... y avait tous ses amis et.... Damon! D'après toi, qu'est ce qu'ils ont pu essayer de faire?

Si avec tout ça Damon ne comprenait pas, Rose ne pourrait plus rien pour lui. Le pire n"était jamais arrivé, mais elle n'avait pas envie d'en dire plus là dessus.

Même le fait qu’il lui assure qu’il était là pour elle, risquait de la faire pleurer. Les filles, j’vous jure ! Néanmoins, il la comprenait. Enfin, plus ou moins. Parler de quelque chose dont on n’a parlé à personne était éprouvant.
Damon la laissa vider son verre et de nouveau le silence s’installa. Cette fois-ci, il le laissa s’installer pleinement. Il savait que Belle Amie lui parlerait et qu’elle cherchait simplement ses mots pour le lui raconter. Il attendit patiemment qu’elle reprenne la parole.

Au bout de quelques secondes, elle ouvrit la bouche. Elle lui raconta qu’il y avait un an de ça, elle était amoureuse d’un garçon. Oui, jusque là, tout allait bien. Sauf que ce n’était pas réciproque. Ouais… Là, c’est un peu plus problématique ! Le pire, c’était que Rose était aveugle et se contemplait dans son illusion. Ca, c’est le pire ! C’est quand on ne se rend pas compte que la personne aimée ne nous aime pas. L’amour rend aveugle. Le garçon qu’elle aimait lui a demandé de passer chez lui un soir et ce qui devait arriver arriva.
Damon écarquilla de grands yeux. La colère montait en lui quand tout à coup, il se stoppa.

« Est-ce que je pense à ce que tu penses ? »

Oui parce qu’elle avait très bien pu se défendre avant le pire. Quoi que… Belle Amie…

« Ils t’ont… »

Evitons de dire le mot qui fâche !

La colère de Damon impreignait toute la pièce. Rose savait depuis le début que ça se passerait ainsi. Il semblait que Damon était trop attaché à elle pour qu'il en soit autrement. Cette pensée fit rosir Rose. Ce n'était pas le genre de choses auxquelles elle était habituée. La jeune fille trouvait cela bien dommage.
Pour en revenir à Damon, il avait comprit ou Belle Amie voulait en venir.

- Non... reprit Rose en cherchant ses mots difficilement. Ils ne m'ont pas... je veux dire... Ils n'ont pas eu le temps, je ne sais plus trop pourquoi. Tout est flou. Il parait que c'est classique chez les victimes de.. d'aggression.

Damon tenait toujours la main de Belle Amie. Ce contact glacé lui faisait un bien fou, même si elle risquait de perdre sa main. Ca ne faisait rien. Rose serra la main du vampire un peu plus fort. Ce n"'était pas spécialement évident pour elle, trop fragile et manquant cruellement de force. Enfin bref.
Rose plongea son regar dans celui de Damon. Il avait vraiment de très beaux yeux,; malgré la colère que la jeune fille y lisait. Elle comprenait cette colère. A ses yeux, Damon n'en était que plus adorable.

- Calme toi, souffla la jeune fille. Tu ne peux plus rien faire de toute façon. Sauf me serrer dans tes bras sinon je vais exploser... C'est possible?

Belle Amie lui assura que non, qu’ils n’avaient pas eu le temps. La colère de Damon diminua quelque peu. Cependant, elle ignorait pourquoi ils n’avaient pas eu le temps ; tout du moins, elle ne s’en souvenait pas.
Reflexe typiquement humain, il expira l’air qu’il avait dans les poumons, bien qu’il n’en ait pas besoin, ça lui arrivait de temps à autre de refaire fonctionner ses poumons.
Rose le regarda dans les yeux tout en pressant légèrement sa main. Elle lui intima de se calmer car il ne pouvait plus rien faire. Ca c’était vite dit ! Quand elle lui demanda s’il pouvait lui faire un câlin, Damon sourit. Il lâcha la main de Belle Amie et la prit dans ses bras. Il ferait un bien piètre ami s’il lui refusait ça.
Il avait apprit une chose de Belle Amie que Reza ignorait. Il ne s’en ventait pas, mais quelque part, ça le touchait. Normalement, on confit ce genre de chose à son petit copain et non pas à un ami qu’on connait depuis moins de douze heures. Enfin, il lui avait un peu forcé la main, mais bon.
Il lui colla un bisou sur le sommet de la tête.

Rose s'abandonna complètement à l'étreinte de Damon. Elle enfouit sa tête dans l'une de ses épaules, aussi froide et dure que le reste du corps du vampire. Belle Amie se serra contre cet être de marbre de toutes ses forces. Pour tout dire, elle était bien ainsi, presque apaisée. Le froid ne la gênait presque pas. Pour une frileuse comme Rose, c'était un vrai progrès qui tenait plus du miracle. Ou alors elle s'était habituée aux vampires. Cette explication aussi était envisageable.
Une chose était sure, cette étreinte différait peu de celles de Réza. Damon était aussi froid, aussi beau, aussi gracieux que le vampire de Rose. Aussi tendre, même. Seul les baisers marquaient la différence, tout comme l'absence pesante de Réza ces derniers temps.
D'une certaine façon, Rose s'estimait heureuse que Damon ait voulu la tuer. Comment aurait-elle pu le connaître sinon? Qui aurait comblé ce vide laissé par Réza? Un simple mortel? Ne soyez pas ridicule... La triste banalité du genre humain ne peut égaler la fascination que crée un vampire et l'addiction qui en résulte. L'Homme est bien terne comparé au buveur de sang. C'était l'une des choses que Rose avait appris en venant à Forks.
Comment avait-elle pu oser envisager ne pas venir à Forks? Cette pensée glaçait toujours Rose. Imaginez un peu ce qu'elle n'aurait pas si elle était allée chez sa tante Margaret a Volterra. Elle n'aurait pas Réza, l'âme soeur tant rêvée et pourtant si absente. Elle n'aurait pas Damon, le vampire pas si asocial que cela et diablement hypnotisant. Pire encore : si Rose n'était pas venue s'enterrer à Forks, elle n'aurait jamais pu ôter une part, si infime soit-elle, de sa souffrance.

L'étreinte tirait en longueur. Bien que frissonnante, Rose ne souhaitait pas que Damon la relâche. Elle se trouvait fort bien la tête dans son épaule et ses bras autour de lui. Le baiser qu'il finit par déposer sur son front la fit cependant rosir. Rose s'estima cruellent chanceuse que Damon ne puisse voir ce triste spectable. Cette position, en plus d'être confortable, offrait de nombreux avantages à la rougissante Rose.
Après un long silence de plus en plus oppressant, la Belle Amie trouva la force de chuchoter quelques mots. Elle était si près de Damon qu'elle ne se sentie pas obligée de parler plus fort.

- Merci d'être là Damon... Je sais pas ce que je ferai sans toi. je suis presque morte de froid, mais on est vraiment très bien dans tes bras. Tu es ange et je t'interdis de dire le contraire.

Bizarrement, Damon sentit la température de Rose augmenter quelque peu, mais elle retomba aussitôt à la normale. Que s’était-il passé ? Il n’en savait rien.
Il la sentit frissonner à cause du froid que dégageait le vampire. Devait-il la lâcher ? Si c’était le cas, Belle Amie n’était pas disposée à le lâcher lui.
Au bout de quelques minutes, Rose le remercia d’être là. Elle déclara même qu’elle était frigorifiée mais que le « confort » des bras de Damon compensait le tout. Et enfin, elle termina en déclarant qu’il était un ange et elle lui interdisait fortement de dire le contraire. Un sourire se dessina sur les lèvres du beau vampire.

« Merci. »

Waouh ! Damon qui dit « merci » ! Il va tomber quelque chose du ciel d’ici pas très longtemps ! Lui qui n’était jamais reconnaissant.
Néanmoins, il lâcha Belle Amie et lui sourit.

« Meurs pas d’une hypothermie, ce serait trop bête ! »

Et puis, en plus de ça, il n’avait pas envie d’avoir sa mort sur la conscience, et de deux, il n’avait pas envie que Reza vienne lui coller une raclée phénoménale !

Les meilleures choses ont une fin, c'est bien connu. Et c'est aussi ce qu'on se dit parce qu'il en va de même pour les pires. Ansi, Damon relâcha Rose. Il fallait bien, après tout. La jeune femme était trop jeune et trop intelligente pour mourir bêtement dans ses bras à cause de sa "chaleur humaine". C'est pourquoi, elle ne dit rien là dessus.
En revanche, elle ne manqua pas de faire savoir à Damon qu'elle appréciait qu'il n'est pas braver son interdit de la contredire.

- C'est pas si difficile quie cela alors de dire merci... En tout cas, j'apprécie l'idée. Tu aurais très bien pu me contredire sans tenir compte de moi. C'est pas comme si je pouvais me venger ou te faire du mal, n'est ce pas?

Rose sourit et laissa son esprit vagabonder. Automatiquement, il se plaça en mode "Réza tu me manques, je t'aime alors reviens immédiatement". Encore une réaction typique et maladive de Rose. Elle agissait en droguée obsédée depuis qu'elle connaissait Réza. Une chance qu'elle se contente de penser à lui et non qu'elle en parla sans cesse.
Cela dit, ses pensées eurent, pour une fois, le don de lui suggérer un aspect de la situation que sa naiveté tellement humaine n'avait pas vu. La jeune fille sourit de plus belle.

"Et pourquoi pas? se demanda t-elle. Tout est possible avec les vampires..."

Cessant de sourire dans le vide, la jeune fille reprit la parole, cette chère parole qu'elle monopolisait un peu trop :

- Aurais tu peur de quelque façon que ce soit de Réza? se risqua t-elle en souriant innocemment. C'est pour ça que tu m'as lâchée? Tu ne crains pas sa jalousie quand même? Parce que je ne pense pas qu'il te ferait du mal. Je ne dis pas qu'il n'est pas jaloux, mais il n'est pas là et il est encore moins médium. De toute façon, je ne le laisserai pas te faire de mal et il ne t'en ferait pas parce que ça m'en ferait. Ne prends pas ça pour de la drague, mais je t'aime bien. Et Réza n'est pas un monstre. Tu es aussi puissant que lui, je pense. Et aussi adorable et toi, au moins, tu es là.

Comme le disait Belle Amie, ce n’était pas difficile de dire « merci ». Oui, c’était vrai, mais Damon n’aimait pas ce mot. Il avait l’impression qu’il devait être redevable envers les personnes après ça. Effectivement, il aurait pu la contredire quand elle avait déclaré qu’il était un ange, mais ne l’avait pas fait. Même si intérieurement, Damon n’en pensait pas moins. Lui, un ange ? C’était trop beau pour être vrai.

Le silence s’installa. De temps à autre, Damon regardait Rose qui souriait dans le vide. A quoi pensait-elle pour sourire ainsi ? Personne ne sourit pour rien. Quelque part, il se doutait qu’elle pensait à Reza. Trop mignonne cette fille quand même !
Puis, elle le regarda de nouveau tout en lui demandant s’il avait peur de Reza. Notre beau vampire arqua un sourcil. Non, là, c’était mal le connaitre ! Elle lui demanda aussi si c’était pour ça qu’il l’avait lâché et s’il craignait sa jalousie. Il essaya de parler mais elle continua tout en déclarant que Reza ne lui ferait aucun mal parce qu’elle ne le permettrait pas.

« Je t’arrête tout de suite Belle Amie, je n’ai peur que d’une seule personne et dieu merci, elle est à des milliers de kilomètres de là. Donc, non, je n’ai pas peur de Reza, je ne t’ai pas lâché pour ça, mais parce que j’avais pas envie que tu me fasses une hypothermie, et je ne crains pas la jalousie. »

Ca c’était clair, net et précis. Damon avait résumé en quelques phrases les réponses aux éternelles questions de Belle Amie.

Eh bah voilà, Rose s'était trompée une fois de plus. D'ordinaire, la jeune fille avait plutôt pas mal d'intuition. Pas au point d'être médium (elle laissait ce rôle à Patricia Arquette), mais quand même. Elle ne prétendait pas avoir un sixième sens ou un truc cool de ce genre là, mais elle avait toujours deviné des choses, pas forcément évidentes. Et là, non.
Rose ne se trouvait pas nulle de chez nulle mais quand même un peu. Pas au point d'avoir envie de disparaitre, réaction typique de la jeune anglaise, mais un peu, come ça, pour le plaisir peut être.... Ou pas. Enfin bref.
Rose sourit, plus timidement cette fois. Elle s'en voulait un peu de ses conclusion hâtives.
La jeune fille voudrait bien le cacher mais elle savait qu'elle n'y parviendrait pas. Elle reprit :

- Navrée pour ses suppositions hâtives alors. J'aurais du mieux utiliser mes neurones avant de parler. C'est penser à Réza qui doit me faire cet effet. Enfin bon, si tu n'as pas peur de lui, c'est super.

Rose se replongea dans le silence avant de se souvenir d'un détail. Celui ci éveilla la curisosité bien aiguisée de la jeune fille qui put ainsi recommencer son activité favorite, parler.

- Bon Damon, c'est à toi d'être cuisiner. Donnant donnant, je trouve cela plus juste, pas toi? Alors... qui est cette personne dont tu as peur? Tu peux bien me le dire, je suis une tombe ET je 'ai parlé de... de tu sais quoi.

Après la réponse de Damon, Rose s’excusa pour avoir conclu trop vite ses suppositions. Damon secoua la tête pour lui faire comprendre que ce n’était pas grave. Il était vrai que dans un sens, un petit copain jaloux pouvait faire des dégâts sérieux, mais Damon était un peu trop kamikaze pour avoir peur de la jalousie en elle-même. Et puis, il en avait affronté des types jaloux, mais à chaque fois il les avait regardés en souriant. Oui, on pouvait clairement dire que notre beau vampire avait un grain parfois à la place du cerveau. Bref, là n’était pas la question.

Belle Amie déclara que c’était à son tour d’être questionné. Notre beau vampire attendit la suite des festivités. Comme on pouvait s’y attendre, Rose lui demanda qui était cette fameuse personne qu’il craignait. Elle déclara qu’étant donné qu’elle lui avait parlé de ce qui l’avait poussé à quitter Londres, il était normal qu’il réponde à sa question. Ca c’était bien réfléchit ! Maligne la petite Belle Amie.

« Je vois que tu perds pas le Nord, toi. » dit-il en souriant.

Mais bon, c’était du donnant-donnant, comme elle le disait si bien.

« Cette personne s’appelle Eva et il s’agit de mon ex fiancée, celle qui m’a mordu. Je t’ai expliqué ce qu’elle m’avait fait et c’est ce pourquoi je la crains réellement. Quand tu l’as voit, elle a une tête d’ange, elle a l’air mignonne etc… mais au fond, c’est une pernicieuse. Je te souhaite de ne jamais la rencontrer Belle Amie, tu y laisserais des plumes ! »

Damon accepta les règles du jeu de Belle Amie, en soulignant néanmoins que la demoiselle était maligne.
A vrai dire, la jeune fille était peu habituée à ce compliment là. Son légendaire côté romantique lui valait plutôt des commentaires sur sa naïveté quoique charmante. Sa maladresse, tout aussi célèbre lui valait quantités de regards pleins de pitié. Bon, Rose n'était pas idiote mais rares étaient ceux qui le soulignaient. Ce n'était, à vrai dire, pas le trait de caractère qu'on retenait d'elle.

Damon conta son histoire à Belle Amie. Elle l'écoute attentivement, écolière bien sage au premier rang. L'histoire en question n'avait rien de joyeux. Un amour déçu, songea Rose. Bon, ce n'était pas clairement dit ainsi mais elle supposait que la romance entre Damon et Eva n'avait pas fini par un beau mariage.
Bien qu'elle n'ait aucune compétence en la matière, Rose se représentait parfaitement une magnifique femme mordant son prétendant trop humain pour résister. Le vampire devait réellement se demander ce qui pouvait attirer la jeune fille dans cette vie de buveur de sang.
Rose était persuadée qu'il comprenait son point de vue, cela dit, il n'avait pas souhaité cette vie. Par ailleurs, s'il n'avait pas vue son espérance de vie aussi prolongée, jamais elle ne l'aurait connue. Quelque part, Rose pouvait donc remercier cette Eva, bien qu'elle demeure... vicieuse.

- Tu avais de sacrées fréquentations, commenta Rose. Je suis désolée que ça se soit fini ainsi. Cela dit, si elle ne t'avais pas mordu, je n'aurais pas le meilleur ami le plus génial au monde... Alors, d'un côté, elle m'a bien aidée cette Eva....

Rose l’écouta attentivement quand il déballa que la personne qu’il craignait le plus, c’était Eva, son ex fiancée. Bah, aussi, il y avait de quoi flipper !
Enfin, même le truc le plus flippant donnait des impressions positives à Belle Amie. Elle déclara que si Eva ne m’avait pas mordu, elle n’aurait pas le meilleur ami le plus génial du monde. Hein ? Génial ? Damon ? Noooon ! C’était pas du sérieux ! Notre beau vampire la dévisagea légèrement amusé, mais Rose affichait un visage sérieux. Bon, d’accord, peut-être que pour elle, il était un meilleur ami génial, même si lui n’y croyait pas trop. Du point de vu de Belle Amie, Eva l’avait aidé à le rencontrer. Ce n’était pas si faux que ça en analysant bien. Mais quand même, ça ne changeait rien au fait que Damon fuit Eva comme la peste depuis 130 ans.

« C’est vrai qu’en se positionnant dans ton point de vue, ça à des avantages. Je serais mort à l’heure qu’il est et je ne t’aurais pas rencontré non plus. »

Mais tout de même, il avait 150 ans et défiait les lois de la gravité ! Sérieux, vous en connaissez beaucoup des gens de 150 ans qui on l’apparence d’un jeune de 20 ans vous ? Moi pas beaucoup (déjà, j’en connais aucun de 150 ans !)

En fin de compte, les vampires étaient parfois drôlement prévisibles. Ainsi, Rose s'était attendu à lire cet air dubitatif sur le visage de Damon. De toute évidence, il ne se voyait pas comme la jeune fille le voyait. Selon elle, c'était bien dommage.
Rose connaissait les vampires depuis peu. Cependant, la fascination de la pauvre humaine pour ces semblants de comte Dracula avait été immédiate. Naturellement, elle ne comprenait pas qu'ils aient une si piètre image d'eux même. D'accord, en ce qui concernait cette aspect des choses, Rose ou Miss Je Me Critique Tout Le Temps ne pouvait pas juger pour la simple et bonne raison qu'elle devait se trouver encore plus mauvaise et démoniaque que Damon alors qu'elle n'avait jamais tué personne. Sauf quelques moustiques les soirs d'été... mais ça ne compte pas, n'est ce pas?
De toute façon rien, pas même l'immense doute dévorant le visage de Damon ne ferait changer Rose d'avis. Pour elle, le vampire en face d'elle était simplement quelqu'un d'exceptionnel, à qui elle pouvait tout dire, comme elle venait de le prouver. Et en plus de cela, il avait de très beaux yeux et un sourire envoûtant. Que demande le peuple? pas grand chose de plus, ce qui ne voulait en rien dire que Rose en oubliait Réza. Elle n"était de toute façon pas capable d'une chose pareille. C'est juste qu'elle reconnaissait les qualités de Damon. Qualités qu'il ne semblait pas toujours vouloir voir, à son grand damne.

- Tu ne me crois pas quand je dis que tu es le meilleur, commenta Rose. Soit. Tu n'es pas le meilleur s'il n'y a ce que ça pour te faire plaisir. Disons que Réza est encore plus parfait que toi... N'empêche, tu devrais essayer de ne pas faire comme moi en doutant de la véracité de chaque compliment.

Rose se tut quelques instants. Elle aurait pu (et elle aurait du) être plus persuasive que ça. En fait, ses arguments avaient sonnés plus justes et moins démontables dans sa tête. En revanche, ils lui avaient semblé minables et stupides une fois sortis de sa bouche. Eh oui, la jeune anglaise souffrait d'un léger problème de confiance en elle. Et c'était un euphémisme... cela dit, elle ne pouvait rien faire pour améliorer ce souci dans l'immédiat. Mieux valait alors passer à autre chose d'hautement plus intéressant; La vie de mortel de Damon, par exemple.
En férue d'Histoire qui se respecte, Rose avait toujours voulut savoir comment vivaient les gens d'autres époques. mais comme généralement ces gens la ne vivaient pas indéfiniment, cette question restait en suspend. sauf lorsqu'on avait la chance de compter un vampire (ou un quelconque autre être immortel) dans ses amis. Et pour une fois, Rose avait de la chance et elle comptait bien en profiter.
Pour détente l'atmosphère alourdi depuis cette histoire avec Eva, la jeune humaine reprit :

- Tu es drôlement bien conservé pour un papy de 150 ans. sans botox en plus! Pamela Anderson serait déjà morte de jalousie si elle savait cela... Enfin bref, ce n'est pas de ça que je voulais parler. En fait, je me demandais comment ont été les 150 dernières années. Tu me racontes ou je dois te supplier?

Quand Rose déclara qu’il ne la croyait pas quand elle affirmait qu’il était le meilleur, Damon ne put s’empêcher de secouer la tête. Et aussitôt, Belle Amie déclara, pour lui faire plaisir, qu’il n’était pas le meilleur. Oh non, il était loin d’être la meilleure personne au monde. Puis, elle lui reprocha de faire comme elle et de douter de la véracité des compliments qu’on lui donnait. Notre beau vampire sourit. Ce n’était pas qu’il doutait de la véracité de chaque chose, c’est juste qu’il avait beaucoup de mal à y croire. Et ça, ça faisait une lourde différence ! Son père avait dit de lui qu’il n’était qu’un raté et qu’il n’était pas capable de mener une vie normale, comme les autres gens. Autant dire tout de suite que ça l’avait profondément marqué. Puis il avait prit la décision de vivre comme un raté, puisque c’était ce qu’il était aux yeux de son paternel.
Enfin, tout ceci était terminé depuis belle lurette et c’était tant mieux. Damon ne s’en portait pas plus mal. Il s’était vengé avant de disparaitre d’Italie, et maintenant il « dormait » sur ses deux oreilles (oui entre guillemets car les vampires ne dorment pas !).

« Je vais essayer. » promit-il.

Quoi qu’il ne garantissait rien. Il allait essayer, ce n’était pas pour autant qu’il allait réussir. Et quelque chose prouvait qu’il n’allait pas tout faire pour réussir. Enfin, Damon était Damon et on n’allait pas le changer maintenant, c’était cause perdue.
Belle Amie déclara qu’il était plutôt bien conservé pour un « papy » de 150 ans. Comment ça un papy ???!!! Non mais oh ! Un peu de respect Belle Amie !

« Non, mais… J’ai vraiment l’air d’un grand-père ?! » demanda-t-il pour plaisanter.

Quoi que, Rose n’avait pas totalement tord. Pamela Anderson, qui avait 42 ans, n’était pas aussi bien conservé que lui. Il avait l’apparence d’un homme de 20 ans et pourtant, il en avait 150 ans, soit un siècle et demi. De quoi en baver de jalousie non ?
Belle Amie lui demanda comment s’était déroulée ses 150 dernières années.

« Un peu de dignité quand même, ne me supplie pas. J’ai 150 ans en tout, mais j’ai 130 ans en tant que vampires. Donc on peut dire que les 20 premières années tu les connais. »

Mais que raconter à Rose sur les 130 dernières années ? Lui qui avait vagabondé un peu partout dans le monde. C’était un dur dilemme tout de même.

« Et bien… »

Damon séchait complètement. Il ne savait pas quoi lui raconter pour satisfaire sa curiosité. Pourquoi est-ce que les filles sont si curieuses ?

« Que veux-tu savoir ? »

Ca ira plus vite de savoir ce que Belle Amie voulait vraiment qu’il lui raconte.

"Oh que non, pensa Rose lorsque Damon réagit à sa plaisanterie. Tu n'as pas l'air d'un papy... mais plutôt celui d'un mannequin ou de Mister USA."

Il n'y avait que sur le papier que le vampire en face de Rose était vieux. Dans les faits, il était tout simplement l'un des plus bel homme qui ait jamais parlé à la jeune anglaise et Rose se félicitait de cela. Oui, l'immortalité avait du bon... tout comme l'humour. Cela n'a pas grand chose à voir avec notre affaire, mais je tenais à le souligner. D'autant que Belle Amie appréciait on ne peut plus les plaisanteries de Damon. Mais ça aussi c'est un détail, je suis bien d'accord.
Revenant à des sujets un brin plus sérieux, Damon montra par A + B à son amie qu'elle connaissait déjà tout de ses vingt premières années de vie, les années mortelles qu'elle aussi était en train de vivre en attendant que Réza la transforme. le seul problème était que le bellâtre avait tort et Rose le lui ferait savoir en temps et en heure.
En effet, elle n'avait pas pu vivre la même chose que lui et pour plusieurs raisons. D'abord, elle vivait au 21ème siècle, lui non, il n'avait pas était '"jeune" à cette époque là. Ensuite, Damon était, jusqu'à preuve du contraire, un homme. Elle non et elle ne saurait jamais ce que cela faisait. Conclusion, il n'avait pas tout à fait raison car hommes et femmes ne vivent pas les choses de la même façon, encore moins à deux siècles d'intervalle.
Avant que Rose n'ait le temps d'exposer ses théories à son vampire d'ami, il enchaîna en demandant ce qu'elle voulait savoir. Pratique, oui sauf avec Rose qui aime à tout savoir. Damon en avait pour un moment. Rose avait hâte qu'il s'en rende compte.

- Damon, on ne va pas y aller par quatre chemins et ça va être très simple. Tout, absolument tout sur ce que tu as pu vivre en 150 ans me fascinera. Eh oui, ça va prendre du temps et autant te prévenir c'est souvent comme ça avec moi. Mais avant que tu ne commences, sache que je n'ai pas pu vivre la même chose que toi, humainement parlant. Déjà parce que tu es un homme et moi une femme et aussi parce que tu as été ado et humain à une autre époque que la mienne.... ça se tient, non?

Rose déclara qu’ils n’allaient pas y aller par quatre chemins car elle voulait absolument tout savoir. En effet, ça allait prendre du temps. Belle Amie déclara qu’elle voulait aussi savoir comment c’était passer son humanité car théoriquement, elle n’avait pas pu vivre la même chose que lui car non seulement elle était une fille, et deuxièmement, ils n’avaient pas vécu à la même époque. Ca se tenait en effet.

« D’accord. »

Il allait lui raconter. Mais il allait falloir être patient. Mais la patience avait l’air d’être une vertu de Belle Amie.

« Alors, j’ai vécu dans une grande maison en Italie, comme tu le sais déjà. Etre ado à mon époque… C’était… pas comme aujourd’hui » dit-il avec un sourire. « Non sérieusement, c’était l’époque où on vouvoyait ses parents et n’importe quelle personne adulte. Même toi j’aurais du te vouvoyer, jusqu’à ce que tu m’autorises à te tutoyer. On portait des vêtements en tissu, le jean n’existait pas, et on avait des bretelles. Il faut avouer qu’à l’époque, j’avais la classe… Mais maintenant, ça parait ridicule. »

Les générations avaient bien changé depuis 1859. Le cuir, le jeans, les basquettes… Même ce qu’on mangeait avait changé. Bon, Damon ne connaissait pas vraiment les nouvelles nourritures puisqu’il ne mangeait pas. Mais MacDonald par exemple : hamburger etc… Et bah, il était clair qu’en 1859, il n’y avait pas ça. Et en 1879, année où il est « mort » non plus.

Damon parut accepter de "perdre" son temps à s'autobiographier rien que pour Belle Amie. L'humaine était aux anges. Avant que le récit ne commence, elle s'installa comme une écolière et ouvrit de grands yeux de petite fille. Ses yeux là, elle ne les avait plus fait depuis ce qui semblait des siècles. C'était surement ce qu'on appelait grandir. Et vieillir, pensa Rose en voyant déjà son visage plein de rides si Réza tardait à l'inclure dans le club super sélect des vampires.
Heureusement, l'histoire de Damon commença. Il évita sans le savoir un grand moment de déprime mentale à son amie. En effet, la jeune fille se concentra sur les paroles du buveur de sang. Pourtant, il ne lui énonçait que des banalités qu'on pouvait lire dans les livres d'Histoire que conseillait avidement le professeur du lycée (mais que personne ne lisait jamais). Sauf Rose, de temps à autre quand cela parlait de la Shoah. pas pour faire sa petite lèche botte mais juste par une curiosité dévorante qui la rongeait depuis toujours. Vous l'avez compris, la belle amie de Damon était le genre de personne qui s'"intéresse à presque tout, qui a besoin de tout comprendre et d'en savoir toujours plus. En plus de cela, la demoiselle avait une facheuse tendance à trop parler. Le pied quoi, le genre de personne qui barbe vite.
Cela dit, elle ne semblait pas ennuyer Damon et arriva même à ne rien dire durant la première partie de son récit. Mais elle se rattrapa après...

- Tu sais quoi? Plus je t'écoute et plus je me demande pourquoi j'ai posé ma question... Je savais déjà pour le vouvoiement et les fringues. je suis même sure que tu devais être vraiment séduisant et avoir toutes les femmes à tes pieds. Cela dit, tu es bien aussi en jeans, toujours sexy etc... pas de souci de ce côté là, mon époque te réussi. Mais si la tienne te manque, tu peux me dire "vous". Ça serait assez marrant je crois... Passons. Si tu me donnais des détails dont ne parlent pas les bouquins ou les profs?

A peine le son de la voix de Damon était sorti de sa bouche que Rose avait déjà les oreilles grandes ouvertes afin d’entendre ce que le vampire allait lui raconter. Cette tête le faisait sourire. Elle était trop mignonne quand elle prenait des airs enfantins. Il se dit alors que si elle se faisait deux couettes comme une petite fille, elle serait trop mignonne aussi.
C’est fou comme les relations évoluent à une vitesse incroyable. Au début, il comptait faire de Belle Amie son déjeuner, puis il l’avait trouvé plus que bizarre, parce qu’elle était persuadée qu’il n’allait pas la manger. Et pourtant, ce n’était pas l’envie de Damon qui en manquait. Et puis après, c’était lui qui lui avait offert un déjeuner pendant qu’il crevait la dalle. Comme quoi, lui aussi avait le cerveau à l’envers parfois. Et enfin, grande amitié entre le prédateur et la proie. Le monde aussi marche à l’envers.

Quand il eut terminé de lui raconter ce qu’il avait à raconter, Belle Amie déclara qu’elle savait déjà tout ce qu’il venait de lui dire. Alors pourquoi avait-elle posé la question ? Il ne put s’empêcher de sourire quand elle déclara qu’il était malgré tout sexy dans un jeans. Houlaaaa ! L’égo de Damon venait de gonfler, et pas qu’un peu ! Il était beau, et il le savait, mais il aimait faire le paon !
Quand elle lui annonça que s’il voulait, il pouvait la vouvoyer, Damon fit la grimace. Voila bien longtemps qu’il n’avait pas vouvoyé quelqu’un.

« Non, je préfère te tutoyer. »

C’était plus simple comme ça.
Ce que Belle Amie voulait savoir exactement, c’était des choses qu’il n’y avait pas dans les livres, ni dans les connaissances des profs. Ouais… mais les profs ils ont la tête remplie, donc il ne pourrait pas tirer grand-chose de ça. Enfin, néanmoins, il allait essayer.

« On t’apprend à faire de l’équitation à partir de cinq ans. Il était toujours bien qu’un enfant sache monter à cheval pour la chasse à court. Par contre, pour ce qui était des filles, on leur apprenait à monter à cheval en amazone pour leur apprendre la grâce des choses. Il y a aussi les interminables repas du dimanche avec la famille. Parfois même on voyait un oncle du sixième degré du côté d’une tante du quatrième degré avec la grand-mère qui débarquait ! Et c’est à ce moment là que tu te dis : Wahou ! Ca c’est de la famille ! Mais après, tu ne les revois plus et tu te demandes si c’était vraiment quelqu’un avec qui tu partages ne serait-ce que 1% de sang. »

Rose était de l'avis de Damon sur la question de lui dire vous. Ce n"était pas le genre de choses qui lui plairait venant de la part de quelqu'un d'aussi jeune qu'elle, ou qui le semblait ou tout simplement venant d'un ami. Le vous était trop formel. Rose n'aimait pas s'embarrasser de formalité, encore moins en amitié.
En fait, elle avait fait cette proposition stupide pour le taquiner et pour s'amuser. Elle comprenait parfaitement le point de vue de Damon car elle avait le même. Mais bizarrement, elle doutait que beaucoup aient partagé cet avis du temps de Damon. Cela dit, vue que ce n'était pas là le problème, on s'en fichait un peu. De toute façon, ces braves gens étaient tous morts et redevenus poussière depuis un sacré long moment.

Sans compter que la suite du récit de Damon était bien plus prenante que les tergiversions mentales de Belle Amie. Celle ci retrouva son air de fillette qui semblait plaire à Damon et s'imprégna des moindres détails de l'histoire.
Enfin, elle avait un début de réponses à ses questions auxquels les bouquins pleins de poussière (et accessoirement de toiles d'araignées répugnantes) ne donnaient pas de réponses. Rose ne pouvait qu'être encore plus heureuse que Damon l'ait un jour suivie pour la manger.
Lorsqu'il marqua une pause, elle en alla de son petit commentaire, pas forcément important:

- Eh bah moi j'ai peur des chevaux et des animaux en général. Ca aurait été une catastrophe que je vive à ton époque. On m'aurait surement bannie je ne sais ou... Bon, plus sérieusement, comme je suis une catastrophe à moi seule, ça ne change pas beaucoup de choses mais je n'aurais jamais su monter en amazone, bien que ça soit très joli à voir. En fait, c'est une bonne chose que je sois née en 1993... Sinon, tu as d'autres détails pour satisfaire ma curiosité?